Non content d'avoir assisté à un rock'n'roll concert, nous avons profité des deux jours sur place pour continuer tranquillement notre fin de voyage : d'abord Delft (ses canaux, sa porcelaine), puis La Haye (Palais Royal, Palais de la Paix) enfin Scheveningen (sa plage, sa fête du hareng cru...).
Retour sur Rotterdam, dernière visite de la ville et hop direction le train pour Paris... Snif snif, c'est fini, du moins pour cette année !
Et
nous voici sur notre étape ultime ! Les vélos
enfourchés, direction le Nord ! Sauf que, et ça commence à être une
habitude, nous nous perdons au départ. Le bon cap est finalement trouvé, allez, direction Ouddorp. De la pluie au début, mais surtout et … et oui, il n'est pas parti, ce putain de vent !!! Surtout au passage des ponts reliant entre elles les îles de la Zélande, que nous
traversons difficilement. Le seul plaisir est de longer l’eau de part et d’autre.
Arrivés
à Ouddorp, nous nous arrêtons dans une brasserie, où ce sera plats (si on peut
appeler ça des plats….) typiquement hollandais : frikadelles &
croketjes ! Nous
repartons sous le vent. L’étape paraît vraiment longue, en fait, le
kilométrage affiché sur les pancartes vélo est le même que pour les voitures,
et pourtant, on en fait bien plus ! J’ai l’impression de ne pas avancer,
même en kilomètres… Et pourtant ils s’ajoutent bien au compteur.
Ce
fut l’étape la plus difficile : nous étions complètement
exposés au vent du Nord, qui nous soufflait en pleine face…La traversée de
ponts interminables entre les presqu’îles fut également éprouvante…On n’a pas échappé
à la pluie non plus… Dès que nous sommes « sortis » de cette zone,
c'est-à-dire en roulant vers le nord-est et l’intérieur des terres, la
différence s’est nettement faite sentir : beaucoup moins de vent, et des terres moins sauvages. Toute l’étape s’est faite sur des pistes cyclables c'est déjà ça...
Nous
pensons nous arrêter avant, reprendre un train pour atteindre notre but tellement Rotterdam semble hors d’atteinte !… Et pourtant, nous continuerons jusqu’à la ville, mais lessivés...
Et là, notre calvaire n’est pas terminé pour autant.
Comme nous sommes arrivés par le sud de Rotterdam, il nous faut traverser le
fleuve (le Maas) qui coupe la ville en deux, mais nous ne savons pas
comment… ! En demandant, nous finissons par trouver un immense tunnel aménagé spécialement pour
les vélos (!!), et là franchement quand on découvre un truc pareil, ça en bouche un coin.
Ce
soir nous dormons dans un lieu original : un bâteau-auberge de jeunesse, le Clipper Boat., à quai sur le Maas. Nous
sommes dans une cabine minuscule, mais nous sommes vraiment contents d’être
arrivés à bon… port. Eh ben, il faut vraiment aimer CLAPTON pour subir une telle journée ! Mais ça y'est, nous y étions !!
Et Eric n'attendait plus que nous c'est sur maintenant !!
Aujourd’hui
sera notre étape du périple la plus courte ! Réveil de bonne heure dans la
hutte, toilette rapide, et nous partons en la ville. Pas mal Gand !!! Nous prenons notre petit-déjeuner dans
le centre-ville. Mais guère le temps de s’y attarder, la route nous attend. Ou
plutôt le train, car pour raccourcir un peu nous décidons de prendre les
chemins de fer pour Ekloo.
Arrivée
en gare, hop sur les vélos. Le terrain est hyper plat, pas d’arbres, et
surtout, et encore toujours, un vent de dingue, mais alors… à en couper le
souffle. J’ai l’impression que je pourrais
m’envoler avec une bourrasque un peu plus forte.
Dans
ces paysages et avec ce vent et ce froid, j’avais réellement l’impression
d’être dans le Grand Nord...Cette impression s’est renforcée avec le
ciel : un ciel vraiment impressionnant, « aéré »,
« ouvert » euh… « nordique ? »…difficile de
décrire…
Nous
arrivons à Oostburg, ah bon ça y est on a changé de pays, on est aux
Pays-Bas ?! Aucune indication, aucune démarcation pour nous le signaler... Nous
nous arrêtons dans un salon de thé où nous commandons "poffertjes"
(mini-crêpes hollandaises que l’on mange avec du beurre et du sucre glace) et "belegde broodje" (un
sandwich fait avec un pain rond). Nous repartons après cette pause bien
mérité.
Vint ensuite Breskens, où nous devons prendre le ferry pour rejoindre l’île où se
trouve Middelburg. OUF, il était temps, il se remettait justement à pleuvoir.
Le ferry que nous prenons est un ferry exclusivement dédiés aux vélos et à
leurs voyageurs ! En voilà des gens biens ces néerlandais ! Le trajet est rapide, la traversée dure une demi-heure, mais
qu’est-ce-que ça tangue alors !
Débarquement
à Vlissingen, où nous n’avons pas pensé s'y attarder pour cause de ville
potentiellement moche. En fait, pas du tout, bien agréable au contraire… ! Il faut néanmoins retrouver la piste cyclable pour atteindre Middelburg…. Nous y serons vers 18h30. AHHHHHH, MIDDELBURG. Qu’il fait bon
vivre dans cette ville !
Nous
visitons la ville, bien calme, et décidons d’aller manger dans une brasserie
sur la Place. Il est 19h45, mais nous devons attendre que la serveuse demande si on peut encore nous
faire à manger ! Dans le restaurant, nous serons les seuls avec une autre
table… de Français ! Je commande un poulet au saté, spécialité plutôt indonésienne à la base et qui est devenue
aussi typiquement hollandaise par la colonisation.
Ce
soir-là, nous dormons dans un hôtel au bord du fleuve, « de Nieuwe
Doelen ». Nous sommes les seuls à l’étage mais jusque tard dans la nuit, nous
accompagneront les marmonnements ambigus de voix venant de la chambre
adjacente...
Au
Mont St Aubert, ce matin la pluie nous réveille : AHHHH HORREUR !!!
Une pluie fine mais dense, incessante. Nous prenons un super petit déjeuner sur
le son des clips de M6. Mention très bien pour le cake de Madame, qui est très
très bon ! La pluie s’arrête, vite vite, il faut en profiter ! Nous
repartons donc sur les vélos, et très vite nous nous rendons compte que nous
pouvons prendre une piste cyclable sur toute l’étape de la journée. Aucune
voiture ! Nous longeons le fleuve (l’Escaut) jusqu’à Gand… C’est
génial ! Bon,
le moins génial, c’est encore et toujours le vent. Un vent de pleine face,
interminable….
Durant cette journée, nous nous arrêtons à Audenarde pour la pause de
midi. Ville très jolie, une architecture typique belge, avec le fleuve qui
passe en travers. Au
pif, nous allons dans un restaurant un peu guindé de prime abord, le
« Pierlepijn » mais qui a un menu à 11 euros à tomber par terre… La
brochette de bœuf est énorme ! Vu la température extérieure, je fais un peu de shopping et m'achète un sous pull noir. Pourtant
les belges arrêtent pas de nous dire qu’on a de la chance, que cela faisait 15
jours qu'il flottait non-stop. Ben pourvu que ça doure !
Après avoir longé une piste cyclable au bord de la 4 voies (une horreur !), nous arrivons vers 18h au Camping de Gand, où pour dormir, ce sera...une
hutte de randonneurs ! Nous
dînons au restaurant du camping, où je suis terriblement content de manger des
pâtes, allez savoir pourquoi...
Ce
matin, je me suis réveillé à 07h50 et trop fort : y avait du soleil ! Ça change de la
veille au soir où y’avait du vent et de la pluie ; en plus c’était glauque
à cause du proprio du château qu’était en fait un tueur déguisé !
Après
avoir pris congé de la dame du Château, nous roulons vers Pecquencourt, où nous
nous arrêtons au supermarché du coin histoire d’acheter deux paquets de
biscuits. Petit-déjeuner au café du coin et nous partons sur les routes. Pas de pluie en effet, mais du vent, du
vent… ! Les paysages sont toujours plats, c’est très vert tout ça. Nous
passons la frontière belge (un pont), ça y est, nous sommes en Belgique, le
changement est notable : plaques d’immatriculation, panneaux de
signalisation. Nous avons quitté la France !!
Nous nous arrêtons sur les coups de 14 heures, à Rumes,
dans un pub « la
Batelière » où nous engouffrons des énormes
croque-madames !
Nous
repartons, nous ne sommes plus très loin de Tournai. Sauf qu’une fois encore
nous nous trompons… allez hop, demi-tour. L’arrivée au Mont Saint Aubert est rude. Après
des paysages d’une platitude plus que plate, nous devons gravir le mont, qui
culmine à 149 mètres d’altitude. On dirait pas, mais quelle misère… Arrivés à notre chambre d’hôtes, c'est le soulagement : la maison est vraiment agréable et
confortable ! Notre
chambre à l’étage est juste sous le toit à l'étage. Les chambres à côté
appartenaient aux enfants de la famille...On pouvait pas être plus que chez
l’habitant que ça !
Le
soir, nous allons nous promener dans le village, qui domine la vallée et d’où
on voit la ville de Tournai, au loin. Il fait bon, après tout ce vent dans la
figure, ça fait vraiment du bien.
Pour ce soir, nous irons manger au restaurant « l’Atelier » où l'on découvre la raclette suisse
distribuée au compte-gouttes…Étrange.
A 7h00, nous sommes prêts pour rejoindre la Gare du Nord, en vélo, où
nous devons prendre le train pour Amiens… Que c’est stressant les rues de
Paris ! Même à cette heure-là, quelle animation ! Nous arrivons bien à Amiens sur le coup des 9h00. Nous
nous arrêtons dans un café pour prendre le petit déjeuner, au bord de l’eau, et
je découvre les hortillonnages d’Amiens. Dehors, le temps est plutôt gris, pluvieux
et venteux !
Le
petit déj’ avalé, nous nous
préparons ensuite pour le vrai départ. Profitant
d’une accalmie bien passagère, nous filons pour notre première étape ! En
avant ! La
bruine, puis la pluie nous suivent bien pendant une heure au début. Le périple
débute en plus sur la D 939,
route pas terrible : des voitures, des voitures, des voitures…
Heureusement que nous bifurquons ensuite sur des chemins plus calmes. Les
champs de blé succèdent aux champs de moutarde, le paysage est bien plat.
ACHEUX.
Le nom de cette ville inconnue au bataillon rythme la randonnée matinale,
c’est notre premier repère sur la carte. Nous passons une multitude de
villages, pas une âme dans les parages. Premier arrêt, l’Ecomarché du coin, et
oui, en partant, nous avons oublié nos gourdes, ballot ça...
Nous
mangeons rapidement des sandwiches sur le parking du supermarché. Nous enfourchons à nouveau
nos vélos, et nous filons… Sur notre route, une multitude de cimetières
anglais. Nous traversons des champs, encore des champs, et tombons sur de super
paysages, yabon… On n’a vraiment aucune idée de panoramas pareils dans
cette région du Nord. Des oiseaux chantent autour de nous mais on ne les voit pas...
Pause
à 16h, nous en avons besoin ! A Lécluse, et non pas à Etaing, comme prévu
initialement. Ben oui, à Etaing… y’a rien ! En arrivant à Lécluse nous
croisons un lot d’habitations minuscules. Nous tombons aussi
sur la première boulangerie depuis le début du parcours ! Arrêt au café du
village, en face, vue sur la fête foraine locale.
Nous repartons pour les dernières bornes. Nous nous
trompons un peu à Hamel, mais le bon chemin est vite repris. On arrive à
Roucourt finalement, un peu avant 18h00...
En arrivant au gîte, carrément un petit château, je suis tombé sur le proprio qu’était en train de
tondre derrière la propriété… La soixantaine d’années, son ton était assez froid, il portait un béret qui lui tombait sur les yeux, pour probablement
dissimuler des yeux rouges de sang ! Et j’ai bien observé ses mains !
Je pense qu'il a du tué déjà une dizaine de voyageurs comme nous : à la hache, et
ensuite, il enterre les corps dans la grange d’à côté !!! Ahhhhhhhhhhh !!!
Bref, une fois installés dans notre chambre (et toujours en vie), on s'aperçoit que l’eau chaude a du mal à se déclencher, résultat, une douche
expédiée en deux minutes top chrono !
Nous souhaitons aller dîner dehors, la proprio nous conseille donc un restaurant à
côté, nommé je le donne en mille : « chez Sacha » ! Nous essayons d’y aller mais il fait tellement froid, et il pleut, et le chemin, absolument horrible, est pavé sur 2 kilomètres ! Tout ça aura
raison de nos derniers morceaux de fesses ! Au bout d’une demi-heure dans
des conditions exécrables, on décide de faire demi-tour. Du coup, ce sera donc en tout et pour tout
chips et BN à la fraise. Et au lit !
J'ai récemment appris qu'Eric Clapton faisait un concert prochainement à Rotterdam. Quelle magnifique occasion de se rendre aux Pays-Bas en vélo et d'arriver pile poil pour le show ! Aussitôt dit, aussitôt fait, je planifiais le voyage sur une semaine et en compagnie de mon ancienne amie, nous partions vers le nord, quittant pour la première fois la France, du moins à deux-roues...
Accompagné de mon inséparable Bubbacap, je raconte ici 7 jours de sacrés bons souvenirs !
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Juin 2006 : Amiens - La Haye à vélo
Journal de bord de mon voyage du 27 mai au 4 juin 2006